Une expérience singulière enrichie des commentaires d'un guide dont la grille de lecture m'a vraiment permis d'entrevoir la démarche artistique de cette photographe dont le talent n'a malheureusement été reconnu qu'après sa mort.
Des portraits atypiques qui posent la question parfois très dérangeante du rapport de l'identité au corps... Le corps n'étant donné jamais choisis, comment reflète t-il la personnalité qu'il contient? Diane Arbus s'est penché sur ses dissonances, ses inadéquations qui mettent en exergue la précarité de cette enveloppe de chair et de sang...
Partant de ce postulat, le regard porté sur les qq clichés sélectionnés ci-dessous prennent une tout autre dimension:
> Qu'est ce que le masculin, ou commence le feminin, pourquoi des codes? L'ambiguité, la recherche de l'identité est un puit sans fond.
> Un bébé n'a pas la conscience de son corps, peut-on cependant considerer qu'il aie une identité?
Des questions philosophiques qui nous ramènent tous a notre miroir du matin ou après une nuit d'un sommeil inconscient nous nous réveillons et reprenons petit a petit contact avec la réalité de notre corps qui nous accompagne depuis notre naissance et ne cesse d'évoluer sans nous demander notre avis!
Le travail de Diane Arbus est ardu, parfois tres cru en regard de l'image très polissée dont nous avons l'habitude via la publicité ou le cinema de la même epoque. Un grand écart vertigineux mais fascinant.
Par ailleurs le Jeu de Paume a pris le partie de décloisonner les grandes périodes de la photographe pour melanger les typologies de portraits et pour ma part je trouve que sa quête n'est apparait que plus humaine même si on est souvent perdu et démunis face a des images non consensuelles, c'est le moins que l'on puisse dire!
